« Les émissions de l’aérien correspondent, si la tendance n’est pas inversée, à une multiplication par quatre des émissions de CO², alors que c’est une division par quatre qui est demandée », rappelle André Gastaud, conseiller transports à la mission interministérielle de l’effet de serre (MIES).
« Les émissions de l’aérien correspondent, si la tendance n’est pas inversée, à une multiplication par quatre des émissions de CO², alors que c’est une division par quatre qui est demandée », rappelle André Gastaud, conseiller transports à la mission interministérielle de l’effet de serre (MIES).
Cette croissance est due pour l’essentiel au développement du tourisme, qui représente plus de la moitié du trafic international. Le succès des courts séjours à prix réduits est particulièrement en cause. « La consommation des avions au kilomètre est plus importante lors des trajets courts et moyens, affirme M. Gastaud. Sur les long-courriers, l’avion, plus longtemps en vitesse de croisière et en haute altitude. consomme moins. »
Les améliorations techniques apportées sur les moteurs devraient permettre de restreindre cette croissance de 1 % par an seulement. « Ces améliorations ne suffiront pas, affirme M. Gastaud. Nous n’avons pour l’instant pas de solution technique au problème des émissions de GO.. sauf de nous déplacer moins et mieux. C’est notre mode de vie qui est en cause.»
A ce jour, l’Union européenne est seule à plaider en faveur d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre des transports aériens. Les Etats-Unis, qui n’ont pas signé le protocole de Kyoto, y sont, sans surprise, opposés. La Commission a proposé, le 27 septembre, d’inclure ce secteur dans le système des quotas de GO. auquel sont soumises les entreprises de l’Union. Le 2 décembre, les ministres de l’environnement de VUE ont d’ailleurs appelé la Commission à formuler d’ici à la fin de 2006 une proposition dans ce sens.
D’autres mesures visant à réduire ces émissions, comme une taxation du kérosène ou l’instauration d’une redevance sur les émissions, ont aussi été envisagées. Mais l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) les a refusées. L’échange de quotas d’émission par les compagnies aériennes est la seule solution à laquelle l’OACI ne s’est pas opposée. Les modalités de mise en oeuvre d’un tel marché (volumes des quotas, possibilités d’échange avec d’autres secteurs, etc.) ne sont pas encore définies. Selon la Commission, l’impact sur le coût des billets d’avion devrait être faible (moins de 10 euros par vol aller-retour) et les répercussions sur le tourisme « limitées ».
(extrait du journal « Le Monde » du 7 Décembre 2005)